Les magasins et détaillants essaient parfois de vous vendre une garantie additionnelle sur le dernier appareil techno ou électroménager que vous êtes sur le point d’acheter, prétendant qu’elles vous offriront une protection supplémentaire ou une tranquillité d’esprit.
Valent-elles vraiment la peine d’être achetées ? Dans la plupart des cas, probablement pas.
Sommaire
En résumé
- Vos achats sont déjà protégés par la loi québécoise avec des garanties de conformité pour un “délai raisonnable”
- Comparez le coût et la couverture d’une garantie étendue à vos droits existants -Attention aux frais supplémentaires, limites de réclamations et conditions de la garantie étendue
- Une garantie étendue peut être fournie par un tiers, pas le fabricant
- Signalez à l’Office de Protection des Consommateurs en cas de problème ou si on vous induit en erreur sur vos droits
Votre achat est déjà protégé par la loi québécoise
De nos jours, la plupart des appareils et autres achats importants sont accompagnés d’une garantie du détaillant ou du fabricant qui précise comment ils vous aideront si votre produit tombe en panne dans un certain délai après l’achat, généralement 12 ou 24 mois.
Certains détaillants vendent également des garanties étendues où vous payez plus pour une couverture plus longue.
Si vous envisagez d’acheter une garantie étendue, vous devez garder à l’esprit que les achats au Québec sont automatiquement couverts par des garanties sur les biens défectueux.
Celles-ci sont détaillées dans la loi québécoise par l’Office de la Protection du Consommateur (OPC) et vous donnent droit à une réparation, un remplacement ou un remboursement si vous vous retrouvez avec un produit défectueux.
Contrairement aux garanties limitées dans le temps du fabricant, les garanties de conformité durent un « délai raisonnable » après l’achat.
Un « délai raisonnable » dépend du type de produit, du montant payé et de la durée pendant laquelle un client ordinaire s’attendrait à ce que l’article dure.
Par exemple, l’OPC (Office de la Protection du Consommateur) suggère que l’on ne peut pas s’attendre à ce qu’un téléviseur d’une valeur de 850 $ fonctionne aussi longtemps qu’un autre qui possède les mêmes caractéristiques, mais qui vaut 1500 $.
Le fait d’avoir droit à une réparation ou à un remboursement dépend de la gravité du problème.
- Si vous avez un problème mineur (quelque chose qui peut être rapidement et facilement réparé) le détaillant peut décider de réparer ou de remplacer votre produit.
- Si vous avez un problème majeur (le produit n’est pas sûr, ne fait pas ce qu’il est censé faire, ou présente un défaut qui vous aurait empêché d’acheter les marchandises si vous aviez connu ce défaut) alors vous pouvez avoir droit à un remboursement.
Questions à se poser avant d’acheter une garantie étendue
La principale question à se poser lorsque l’on envisage de payer pour une garantie étendue est de savoir si elle va vous offrir une meilleure couverture que ce à quoi vous avez droit gratuitement en vertu des garanties de conformité de l’OPC.
Vous devez également vous poser les questions suivantes :
Combien cela coûtera-t-il ?
Comparez le coût de la garantie étendue avec le prix de l’achat d’un produit de remplacement vous-même. Si vous avez acheté un cuiseur à riz à 20 $ et que la garantie étendue coûte 20 $, alors il vaut mieux ne pas prendre la garantie étendue.
Devrai-je payer des frais supplémentaires ?
Soyez attentif à tout frais qui pourrait s’appliquer si vous faites une réclamation, tels que les frais de déplacement pour les réparateurs, les coûts de cueillette / livraison pour les appareils encastrables, ou une franchise, ce qui peut parfois être le cas pour les plans de garantie étendue pour les voitures.
Y a-t-il des limites aux réclamations ?
Certains plans excluent certaines pannes pour certains produits, telles que les pannes des accessoires, ou les « brûlures » sur les écrans de télévision.
D’autres plans peuvent exclure les coûts de main-d’œuvre ou les frais de cueillette / livraison des appareils encastrables.
Certains plans de remplacement de produits ne vous couvrent que pour un remplacement unique, ce qui signifie que si votre article est remplacé en raison d’une panne, le nouveau produit ne sera pas couvert.
N’oubliez pas cependant que vous pourriez encore pouvoir prétendre à un recours en vertu des garanties de conformité.
Qui fournit la garantie étendue ?
Dans certains cas, la garantie étendue est en fait fournie par un tiers, et non par le fabricant ou le détaillant qui la vend.
Quoi qu’il en soit, la couverture fournie par une garantie étendue peut différer de celle de la garantie standard – encore plus de raisons de lire attentivement les petits caractères.
Quand la garantie étendue commence-t-elle ?
La plupart des plans de garantie étendue ne commencent qu’une fois que la garantie du fabricant expire.
Il est important de le savoir parce que les recours offerts par la garantie du fabricant et la garantie étendue peuvent différer considérablement.
Par exemple, une garantie étendue peut vous donner droit à un remplacement ou à un remboursement si votre produit présente un problème mineur (alors qu’en vertu de l’OPC, le fabricant serait en droit de vous offrir une réparation à la place).
Mais si votre produit développe une panne mineure dans la première année (lorsqu’il est encore couvert par la garantie du fabricant), le recours offert sera celui décrit dans la garantie du fabricant, qui peut être moins généreux que ce qui est offert par la garantie étendue.
Tactiques de détaillants à se méfier
Les détaillants ne doivent pas :
- exercer de pression excessive pour essayer de vous convaincre d’acheter une garantie étendue
- vous induire en erreur en vous demandant de payer pour les mêmes droits que vous avez déjà en vertu des garanties de conformité.
Si vous avez l’impression qu’on vous force à acheter une garantie étendue, ou si le détaillant déforme vos droits en vous disant que vous en avez besoin, vous pouvez signaler l’incident à l’OPC.
L’Office de Protection des Consommateurs peut prendre des mesures contre les entreprises qui vous induisent en erreur ou vous trompent sur vos droits.
3 commentaires
Vous êtes une personne au grand coeur. Vos conseils nous aident vraiment beaucoup.
Merci pour tout!
Bonsoir Julien
Je ne partage pas entièrement votre opinion.
Il est vrai que la garantie légale s’applique à la majorité des biens achetés du commerce.
Mais qu’est-ce qu’une durée de vie normale protégée par cette garantie? Cette garantie varie selon la nature du bien et son prix et ce sera au tribunal de trancher..
Parlant de tribunal, nous référons ici, pour la majorité des cas, à la Cour du Québec, Division des petites créances.
Sachons que le délai ordinaire de traitement d’une affaire devant cette cours est de 24 mois.
A cela s’ajoute les frais d’inscription de la cause, quelques dizaines ou centaines de dollars. Selon le montant de la réclamation.
S’ajoutent aussi les frais de recherche de la preuve (parce qui faut prouver au juge la malfaçon ou la durée de vie écourtée.)
Et durant ces 24 mois, le bien est toujours défaillant !
Donc, si un article valant disons 200$ devient défaillant après 3 mois et qu’il en coûte 50$ ou 75$ pour inscrire la cause au tribunal sans garantie de succès après avoir attendu 24 mois et plus d’avoir été dans l’obligation de témoigner …. Sans pouvoir jouir du bien …
Pour moi, les 20$ ou. 30$ de garantie prolongée en valent le coup.
Malgré tout, longue vie à votre chronique !
Bonsoir,
Merci pour votre commentaire détaillé. Vous soulignez à juste titre que le recours à la garantie légale peut parfois se révéler complexe et dissuasif, surtout face aux délais et frais associés aux démarches judiciaires. Il est cependant important de nuancer les choses :
– Valeur du bien et coût de la garantie prolongée : Comme mentionné dans l’article, payer 20 $ ou 30 $ pour une garantie sur un produit de 200 $ peut sembler raisonnable. Toutefois, ces coûts s’accumulent sur plusieurs achats. Sur le long terme, ces garanties finissent par représenter un budget conséquent, parfois sans réelle utilité.
– Fiabilité de certains produits : Nombre d’articles modernes, même à prix modéré, fonctionnent sans encombre pendant plusieurs années, rendant la garantie prolongée superflue. En cas de panne précoce, une réparation rapide par le fabricant ou le recours à la garantie légale peut suffire.
– Consommation responsable : Miser sur ses droits légaux, même si cela implique des démarches, encourage les entreprises à concevoir des produits plus fiables et durables. Sinon, on contribue à pérenniser un système où l’obsolescence rapide est acceptée.
Au final, bien que les garanties prolongées puissent apporter une tranquillité d’esprit dans certaines situations, elles méritent une évaluation critique. Votre réflexion est précieuse et contribue à enrichir le débat sur ce sujet. Merci encore pour votre lecture attentive !