Amazon, c’est le géant du commerce en ligne qu’on adore détester. Trop puissant, trop envahissant, trop américain. Avec la fermeture de ses entrepôts au Québec, certains y ont vu une occasion en or de couper les ponts. Mais attention, boycotter Amazon pourrait bien faire plus de tort que de bien… surtout aux entrepreneurs d’ici.
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Les PME québécoises dépendent (beaucoup) d’Amazon 🛒
On l’oublie souvent, mais Amazon, ce n’est pas juste Jeff Bezos et des colis qui arrivent en un éclair. C’est aussi une immense vitrine pour des milliers de petites entreprises québécoises.
Marc-André Séguin, propriétaire de Ma Poule Express et Kimboo, vend 90 % de ses produits via Amazon. Son chiffre d’affaires repose presque entièrement sur la plateforme. Lui, comme plusieurs autres, a bâti son entreprise en profitant de l’accès à des millions de clients.
Alors oui, il aimerait moins dépendre d’Amazon. Il investit déjà plus en marketing pour rediriger les ventes vers son propre site. Mais ce n’est pas si simple : Amazon représente 40 % du commerce en ligne canadien, avec plus de 17 milliards $ en transactions par an. Difficile de s’en passer du jour au lendemain.
Boycotter, c’est facile à dire… mais le fait-on vraiment? 🤔
Les boycotts, c’est un peu comme les résolutions du Nouvel An : on est convaincu que cette fois, on va s’y tenir… jusqu’à ce qu’on réalise que c’est plus compliqué que prévu.
Un professeur de marketing de l’UQTR l’explique bien : le boycottage est souvent émotionnel. On veut bien changer nos habitudes, mais au final, on retourne vite vers la facilité.
Amazon, c’est du choix, de la rapidité, des retours sans prise de tête. Est-ce que les consommateurs québécois sont vraiment prêts à sacrifier tout ça pour faire passer un message? Rien n’est moins sûr.
Amazon, ce n’est pas juste des colis : c’est aussi des serveurs 💻
Vous pensez que boycotter Amazon, c’est juste arrêter de commander sur leur site? Raté. Leur influence va bien au-delà de la vente en ligne.
Amazon Web Services (AWS), leur service de stockage et d’hébergement de données, détient 6 % du marché mondial. Et au Québec, les gouvernements et municipalités y investissent des millions. Juste depuis 2018, 100 M$ ont été dépensés par le gouvernement québécois dans AWS.
Alors, à moins d’être prêt à couper Netflix, plusieurs applications et même certains services gouvernementaux, un boycottage total d’Amazon devient vite mission impossible.
Les vraies solutions : consommer autrement, pas juste boycotter 🌱
Plutôt que d’essayer (et souvent échouer) de boycotter Amazon, on peut choisir d’acheter mieux.
✔ Repérer les boutiques québécoises : Plusieurs PME ont leur propre site transactionnel. Vous aurez souvent un excellent service en commandant directement chez elles.
✔ Repérer les vendeurs locaux sur Amazon : Certains entrepreneurs mettent une feuille d’érable sur leurs produits pour être identifiés. Voici également un accès rapide aux produits Québécois et aux produits Canadiens vendus sur Amazon.
✔ Encourager les initiatives locales : Des évènements comme ceux organisés par Je Dépense Local permettent de connaître de nombreuses boutiques locales en rabais.
Ne plus acheter sur Amazon du tout? Plus facile à dire qu’à faire pour certain.e.s. Mais réduire sa dépendance, ça, c’est possible. Un clic à la fois.