Vélo classique en vélo électrique : le guide complet pour une conversion réussie

Si les vélos électriques étaient encore un concept presque futuriste ou haut de gamme et luxueux il y a une dizaine d’années, ils sont aujourd’hui à chaque coin de piste cyclable; et bel et bien implantés dans le parc cycliste.

Néanmoins, un vélo à assistance électrique de bonne qualité représente un certain budget, pouvant facilement dépasser les 2 000 ou 3 000 CAD.

Alors est-ce qu’il est possible d’installer un kit de conversion pour moins de 1 000 CAD et de transformer un vélo classique en électrique ?

Aussi pour le beau défi écologique de recycler un vieux vélo classique pour le transformer en une toute nouvelle machine non polluante, un moyen de déplacement fonctionnant à l’électricité.

Mais comment fait-on concrètement ? Est-ce qu’il existe différents types de kits pour convertir, moteur roue avant ou arrière, ou moteur central au niveau du pédalier ?

Est-ce que ça prend du temps, est-ce qu’il faut être un expert en bricolage, ou bien on peut s’en sortir avec des tutos Youtube ?

Et côté légal, comment ça marche ? Les assurances, les garanties lorsqu’on roule sur un vélo qu’on a modifié nous-même ?

Nous allons tenter dans cet article de vous éclairer sur cette question qui en suscite d’autres, celle de modifier un vélo pour en faire un e-bike / vélo électrique.

Pourquoi convertir un vélo traditionnel en électrique ?

L’idée de convertir un vélo traditionnel en un e-bike attire de plus en plus de cyclistes ces dernières années, et la vente des kits d’électrification a fortement augmenté ces dernières années, suivant l’essor du VAE.

On peut se demander pourquoi entreprendre cette opération de modification, qui demande un certain temps, plutôt que d’acheter un nouveau vélo déjà électrique.

La raison économique est souvent invoquée, puisqu’il est possible de se procurer un kit de conversion entre 350 et 800 CAD, alors qu’un vélo électrique de bonne qualité peut facilement dépasser les 2 000 CAD, voir 3 000 CAD.

Avec un peu de temps et de bricolage, on peut alors profiter des plaisirs de l’assistance électrique sans avoir à investir dans un nouveau vélo.

L’argument du confort est aussi important. En effet, lorsqu’on possède un vélo depuis des années, qu’on adore, qu’on connaît par cœur, sur lequel on est très à l’aise et que l’on maîtrise, il est difficile de penser s’en séparer, juste pour passer à l’électrique.

La motorisation est alors une excellente solution pour garder son vélo de ville favori tout en passant à l’assistance électrique.

Enfin, on peut aussi penser à l’aspect écologique, le fait de ne pas se débarrasser d’un vélo, mais au contraire de lui donner une seconde vie et prolonger ses années d’utilisation en le motorisant.

Comment ajouter un moteur électrique à un vélo classique ?

En gros, le principe est d’ajouter un petit moteur situé soit au niveau du pédalier, soit sur une des roues, soit la roue arrière du vélo, connecté à une batterie rechargeable, dont l’emplacement variera aussi selon le type de moteur, certaines batteries se plaçant au niveau du porte-bagage, d’autres directement sur le cadre.

On trouvera donc des moteurs pédaliers, le moteur central que l’on attache au niveau des pédales, et des moteurs de roue, qui sont directement fixés au moyeu avant ou arrière.

La plupart des moteurs seront activés par un ou plusieurs capteurs de vitesse qu’il faudra aussi monter sur une des roues, accroché à un rayon.

Selon le type de moteur, et le type de vélo, il faudra donc démonter le pédalier, démonter une des deux roues, et remonter le tout en suivant les instructions, parfois en ajoutant certains écrous et vis de serrage pour que le nouveau pédalier reste bien en place.

Il est donc nécessaire d’avoir toutes les pièces nécessaires, pas seulement le moteur, mais les capteurs, la batterie ou encore le boitier de moteur/chaîne, et les outils appropriés pour le montage.

C’est pourquoi plusieurs marques proposent aujourd’hui des kits de conversion, spécialement conçus pour vous aider dans cette transformation.

Les kits de conversion de vélo électrique

Il existe plusieurs types de kits, et une des premières choses à faire si vous envisagez cette modification, et l’achat d’un kit de conversion, c’est de vérifier la compatibilité avec le vélo classique que vous voulez transformer.

Pour info, les principaux critères seront :

• La taille du cadre du vélo
• Le poids du moteur par rapport au vélo
• La forme du cadre et du pédalier
• La grandeur des roues, la longueur de la chaîne et le type de dérailleur
• La taille du guidon, la longueur des câbles de frein nécessaires

Ceci pour vérifier que vous achetez bien un moteur électrique qui sera compatible et installable sur votre vélo régulier.

Prendre des mesures : il est primordial de bien prendre les mesures de votre vélo avant d’acheter un moteur électrique, même si le vendeur précise une certaine compatibilité, pour être certain de pouvoir installer correctement les différentes pièces, que ce soit l’espace à l’intérieur du cadre, la longueur du cadre ou encore la largeur du pédalier.

Souvent de type tout-en-un, les kits de conversion intégreront toutes les pièces nécessaires, en plus du moteur, incluant les capteurs de force et pédalage, les câbles, l’afficheur et la batterie.

C’est principalement la marque Bafang qui s’est spécialisée dans la modification de vélos en vendant des kits complets de modification, mais on trouve aussi d’autres marques comme Kunray ou Vinkye.

On trouve alors plusieurs types de moteurs dans les kits de conversion. La principale nuance sera le moteur pédalier ou moteur de roue, en plus de la puissance du moteur, un point important que nous aborderons plus tard.

L’option de la roue électrique, déjà motorisée

Pour vous éviter du bricolage et vous sauver du temps, certaines marques proposent aujourd’hui des roues motorisées à installer sur votre vélo.

Le moteur est déjà intégré au moyeu de la roue, avant ou arrière. Il suffit donc de remplacer la roue en question sur votre vélo, d’installer le capteur et les différentes connectiques.

Il y aura donc toujours un peu d’installation, mais moins de montage et démontage pour aller installer le moteur.

La roue motorisée ou roue électrique peut ainsi représenter une option intéressante et plus facile pour une motorisation, si vous en trouvez une correspondant à votre modèle de vélo.

La vraie question : faut-il être bricoleur pour convertir un vélo en électrique ?

Une question que vous vous posez peut-être. Est-ce que ça va prendre des heures ou des jours d’installer un vrai petit moteur à batterie sur un vélo, en reliant des fils, des capteurs et en démontant les roues et la chaîne ?

Pas forcément. Si la manipulation demande effectivement un peu de travail et de minutie, et peut prendre quelques heures, parfois moins de deux heures, parfois plus, elle est en fait réalisable même si l’on n’a pas forcément d’expérience, et que l’on a pas passé sa jeunesse à réparer des scooters ou des cyclomoteurs.

Beaucoup de marques proposent aujourd’hui des tutoriels vidéos pour le montage de leur kits de conversion, plus ou moins bien fait selon les fabricants, vous guidant pas à pas et étape par étape dans la transformation de votre vélo.

Et vous pourrez aussi trouver des vidéos et tutos réalisés par des amateurs ou chaînes de vidéos pour vous aider à compléter ou modifier un montage.

Il n’est donc pas nécessaire d’être un expert en mécanique, mais il faut prendre le temps de bricoler quelques heures pour faire l’installation correctement.

Quels sont les enjeux d’une modification ?

Maintenant, une autre question importante qui se pose dans le sujet de la modification d’un vélo, c’est celle des enjeux qu’entraîne cette transformation, d’un point de vue pratique et sécurité, mais aussi légal.

Car le fait de motoriser un vélo soi-même revient à créer un nouveau véhicule électrique d’une certaine puissance, pour l’emmener sur la voie publique, qui ne sort pas d’une usine, mais de chez nous.

La sécurité : freins, cadre et chaîne

Une fois électrifié, un vélo est donc entrainé par l’assistance électrique, plus ou moins puissamment selon la puissance du moteur, et selon le capteur de force qui entraîne l’assistance en fonction des coups de pédale et de la vitesse.

C’est donc un vélo qui avance plus vite, d’une manière automatique, mais aussi un vélo plus lourd, avec le moteur et les différentes pièces que l’on a rajoutées.

Ceci peut poser un problème de sécurité, car il faut alors maitriser la vitesse mais aussi le freinage sur un nouveau véhicule motorisé.

Il faut donc être prudent quant à la maniabilité du vélo modifié, et surtout le fait de pouvoir le contrôler lorsqu’il est lancé, avec son nouveau poids et sa vitesse.

C’est surtout du côté des freins que la question se pose, car des freins à tampons classiques seront parfois trop faibles pour arrêter efficacement un VAE lancé à 30 km/h.

Ajouter un frein à disque peut alors être une modification recommandée pour assurer une meilleure sécurité en cas de freinage d’urgence.

La chaîne est aussi un point clef. En effet, une chaîne de vélo classique est conçue pour être entraînée par une force musculaire, et non par la force automatique d’un moteur, ce qui peut risquer de briser la chaîne.

Enfin, il faut être certain que le cadre du vélo est assez solide pour supporter sur le long terme l’ajout d’un moteur avec un pédalier, une batterie, et ne pas se tordre avec le temps et la pratique.

L’homologation et les assurances

Un vélo modifié par un particulier n’a pas été approuvé par des professionnels, ce qui entraîne certains risques du côté de la sécurité.

Même si les kits de modifications sont homologués pour être vendus sur le marché, l’installation par un particulier reste non homologable, ce qui signifie que votre vélo converti en électrique n’a pas passé de tests, une fois modifié, pour vérifier sa conformité aux règlements, à la législation sur les cyclomoteurs, et surtout son aspect sécuritaire ou non.

Si votre montage est par erreur mal fait, ou que vous installez un moteur trop rapide, qui fait que votre vélo dépasse la limite autorisée au Québec de 32 km/h – 20 mph, vous vous exposez à des risques, et à une pratique non sécuritaire.

Et en cas d’accident, la plupart des assurances risqueraient de ne pas vous couvrir, car votre vélo ne sera pas homologué, et vous pourriez même être considéré comme illégal en roulant sur un vélo modifié et non homologué par des professionnels.

Bref, plusieurs enjeux légaux se posent lorsqu’on modifie un vélo, il faut donc rester prudent, à commencer par respecter les vitesses autorisées, en installant un moteur homologué, c’est-à-dire bridé à un maximum de 32 km/h.

Pour en savoir plus sur la vitesse maximale d’un VAE, consultez notre article sur le sujet.

Modifier un vélo : plusieurs questions, pas que techniques

Alors oui, il est tout à fait possible de modifier un vélo classique, et de transformer votre vélo préféré en VAE pour moins de 1 000 CAD, en vous procurant un kit de modification de Bafang ou encore une roue électrique, et il n’y pas forcément besoin d’être un expert en mécanique ou électricité.

Cependant, il faut être conscient des enjeux qu’entraîne une telle modification, d’un point de vue sécuritaire, mais aussi du point de vue des assurances et responsabilités en cas d’accident, car un vélo transformé par un particulier ne sera pas homologué comme un vélo d’usine.

Si finalement vous préférez magasiner un nouveau vélo électrique, jetez un œil à notre guide d’achat des meilleurs vélos électriques du moment.