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Quel est l’impact des climatiseurs portatifs sur l’environnement ?

Rester au frais sans réchauffer la planète : est-ce possible?

par Avatar photoBruno Maniaci
Impact Climatiseur portatif

Lorsque l’été arrive à nos portes avec ses vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et ses températures de plus en plus hautes, le climatiseur portatif s’impose comme un accessoire pratique pour survivre et passer à travers les canicules.

Les petits climatiseurs portables se sont ainsi démocratisés, leur marché se développant fortement, notamment dans les grandes villes comme Montréal où il apparaît comme une bonne option pour refroidir des petits espaces, par exemple dans des habitations locatives où l’on ne peut pas forcément installer un gros système de climatisation.

Cependant, une question écologique émerge lorsqu’on enclenche ces refroidisseurs d’air : quel est l’impact des climatiseurs portatifs sur l’environnement ?

Que penser des HFC, les hydrofluorocarbures, gaz réfrigérants utilisés dans les climatiseurs ? Du phénomène des îlots de chaleur dans les grands centres-villes et zones à haute densité de population ?

Comment l’utilisation accrue de ces climatiseurs portables peut avoir un impact environnemental, que ce soit du côté de la consommation d’énergie, mais aussi des gaz à effets de serre qui contribuent au réchauffement climatique ?

Est-il possible de moins consommer et réduire son empreinte écologique lorsqu’on est plusieurs millions à utiliser des climatiseurs mobiles lors des fortes chaleurs ?

Tant de questions à l’heure des changements climatiques. Nous essayons ici de faire un tour de la question délicate de la climatisation et son impact sur l’environnement, pour vous aider à mieux comprendre et appréhender votre stratégie de rafraichissement pour l’été !

 

En résumé

C’est un peu un cercle vicieux : si les climatiseurs portables peuvent efficacement rafraîchir nos intérieurs, elles peuvent en réalité réchauffer l’extérieur, notamment dans les grandes villes en renforçant les îlots de chaleur, ce qui accentue le réchauffement, et donc le besoin de se rafraîchir, et donc l’augmentation de l’utilisation des climatisations, etc.

Et malgré le fait que les appareils d’air climatisé ne dégagent pas de GES, leur consommation énergétique élevée peut contribuer à certaines dépenses d’énergies polluantes en amont.

Malgré leur amélioration technique et énergétique, les climatiseurs portables sont aussi de plus en plus soumis à l’épreuve du nombre et de la chaleur, brisant plus souvent, créant aussi des déchets plastiques et métal.

Une utilisation responsable et modérée peut réduire cet impact, qui est considérable dans les grandes villes comme Montréal, ainsi qu’une législation plus ferme pour réduire les produits nocifs pour l’environnement dans les appareils de climatisation, et les normes de consommation.

Enfin la végétalisation des espaces urbains s’impose comme une nécessité grandissante.

Comment un climatiseur mobile portable évacue l’air chaud ?

Il faut avant tout rappeler le principe du climatiseur portable, et comment il fait circuler l’air, pour comprendre les enjeux créés par ces appareils.

Pour simplifier, c’est un compresseur électrique qui transforme le gaz frigorigène en air froid, en créant un échange d’air : l’air chaud est aspiré alors que de l’air froid est soufflé.

L’air chaud est alors évacué par le tuyau d’évacuation qui est en général branché vers une sortie à l’extérieur de l’habitation, vous n’avez qu’à lever la tête en ville pour voir les nombreux ventilateurs de climatisation à l’extérieur des bâtiments.

C’est cette évacuation d’air chaud qui nous intéresse particulièrement. En effet, si l’air qu’elle rejette n’est pas polluant ni toxique en lui-même, il crée de la chaleur à l’extérieur, où il fait déjà très chaud.

 

Refroidissement et réchauffement : air climatisé et ilots de chaleur

Les îlots de chaleur sont un enjeu du réchauffement climatique. Ce terme désigne des zones urbaines où la température est plus élevée que dans les zones rurales, à cause de plusieurs facteurs mis ensemble, avec comme dénominateur commun l’activité humaine.

Ainsi, le béton, les immeubles et grandes constructions urbaines, conjugués à l’absence d’arbres et de végétation pour absorber le soleil, et aux émanations diverses comme la fumée des usines ou des échappements de voiture, créent un phénomène d’amplification de la chaleur dans les périodes de hautes températures.

Pour faire simple, vous avez surement remarqué comment il fait toujours un peu meilleur à la campagne le soir, dans une forêt ou près d’une rivière, et à quel point la chaleur peut devenir étouffante dans les villes.

Et dans les différents facteurs qui créent cette accumulation de chaleur, la climatisation est de plus en plus importante, y compris nos climatiseurs mobiles, car pour refroidir nos habitations, ils évacuent l’air chaud à l’extérieur, contribuant à le réchauffer.

Le problème est que plus il fait chaud, à cause du réchauffement climatique, plus l’utilisation des climatiseurs augmente dans les villes, et plus il y a de rejets d’air chaud à l’extérieur, ce qui accentue la création des îlots de chaleur, renforçant le réchauffement climatique.

Alors certes, il est difficile de penser que vous allez réchauffer l’atmosphère en utilisant votre petit climatiseur portable pendant un mois : mais si un demi-million de personnes font de même dans une seule ville, alors l’impact environnemental est considérable.

 

Gaz à effets de serre dans un climatiseur : oui et non

Est-ce qu’un climatiseur portable rejette des gaz à effet de serre ? Techniquement, non. Un climatiseur portable ne rejette pas de GES, les gaz à effet de serre, lorsqu’il fonctionne correctement, et n’a donc pas d’impact direct sur le réchauffement climatique.

Cependant, pour créer l’air froid, il contient des gaz frigorigènes, les HFC, hydrofluorocarbures. En fonction normale, ces gaz, qui sont nocifs pour l’environnement, ne sont pas rejetés par le climatiseur, ils servent seulement au processus de transformation de l’air.

Mais il peut parfois arriver que lors d’un dysfonctionnement, avec l’usure, ou lorsqu’un appareil est abîmé lors d’un déménagement, une fuite apparaisse : c’est dans ces situations accidentelles qu’un climatiseur portable peut risquer de polluer, en laissant échapper des gaz contribuant à l’effet de serre.

Ce n’est donc pas directement le climatiseur qui rejette des gaz nocifs pour l’environnement, mais l’usure ou les éventuels problèmes, accidents ou dysfonctionnements.

Mais à l’échelle de plusieurs millions ou milliards de machines similaires sur la planète, le risque est plus grand pour accentuer les GES et leur impact sur la couche d’ozone.

 

Un impact lié à la quantité : les enjeux de la climatisation domestique

Climatiseur-portatif ou mobile

On peut évoquer ici la question de la quantité. Un climatiseur portable qui tourne à plein régime pendant une journée ou deux de canicule, ce n’est pas si pire, d’un point de vue individuel.

Mais un demi-million de climatiseurs qui tournent à plein régime dans la même ville pendant plusieurs jours, c’est beaucoup plus préoccupant, et cela participe inévitablement au renforcement des îlots de chaleur, même si Montréal est une ville avec beaucoup d’arbres et d’espaces verts.

C’est aussi plus de chances de dysfonctionnement, de risque d’échapper des gaz réfrigérants polluants, et de jeter plus d’airs climatisés brisés ou usés, donc de créer plus de déchets difficiles à recycler.

Selon l’Agence Internationale de l’Énergie (IEA), qui travaille avec les gouvernements et industries à travers le monde pour optimiser un futur énergétique durable, plus de deux milliards de climatiseurs fonctionnaient à travers le monde en 2022.

Paradoxalement, et dans un cercle un peu vicieux, l’augmentation des températures à travers la planète, comme en témoignent les quelques records de chaleur déjà enregistrés au Québec en 2025, entraîne l’augmentation des ventes de climatiseurs, et notamment des climatiseurs mobiles, qui peuvent à leur tour contribuer au réchauffement climatique…

Selon les données de Statistiques Canada, 59% des foyers au Québec sont aujourd’hui équipés en air climatisé, et près de 70% des habitants de Montréal utilisent la climatisation.

Ce qui correspond en 2025 à près d’un demi-million de foyers utilisant la climatisation, incluant des airs climatisés portables : c’est donc un nombre très important, qui a forcément un impact sur le réchauffement, malgré la présence de grands parcs à Montréal.

 

Plus de chaleur = plus d’énergie dépensée par les systèmes de climatisation

Le problème du réchauffement et de l’augmentation des températures, c’est qu’il force les systèmes de refroidissement à travailler plus fort : les condensateurs des climatiseurs portables fonctionnent à plus haute intensité, ce qui augmente la consommation d’énergie.

Au même titre qu’un frigo qui accentue son refroidissement après que l’on ouvre la porte et que de la chaleur réchauffe l’intérieur, les petits climatiseurs portables, qui ont déjà une puissance frigorifique limitée, doivent travailler plus fort pour refroidir certains endroits, notamment lors des canicules.

Cette consommation d’énergie plus élevée, en plus de se faire sentir sur la facture d’électricité, peut aussi avoir des conséquences sur la production d’électricité, pouvant dans certains cas accentuer la pollution, mais aussi le réchauffement en rejetant encore plus d’air chaud.

De plus, le fonctionnement à plus haute intensité peut augmenter les chances de pannes et dysfonctionnement, pouvant parfois provoquer des fuites polluantes de certains GES, en plus de l’accumulation de déchets difficilement recyclables lorsqu’on se débarrasse d’un climatiseur portable brisé.

 

L’avantage de l’énergie hydraulique au Québec

Pour se donner une meilleure conscience, on peut rappeler que l’électricité que l’on utilise au Québec est un plus « propre », puisqu’elle utilise l’énergie hydroélectrique, et ne consomme pas, ou beaucoup moins, d’énergies fossiles.

C’est pourquoi l’impact environnemental est moindre du côté des énergies non renouvelables comme le gaz, le charbon ou le pétrole, lorsqu’on branche nos climatiseurs pour se rafraichir.

C’est un problème dans les autres pays qui produisent de l’électricité avec des énergies polluantes ou fossiles, donc non renouvelables.

Nous sommes donc un peu avantagés de ce côté au Québec et au Canada, grâce à l’hydroélectricité, même si cela n’en fait pas une raison pour abuser de la consommation d’électricité.

 

Comment limiter l’impact des climatiseurs portables sur l’environnement ?

Finalement, lorsqu’on prend conscience de cet enjeu environnemental lié à la climatisation, et qu’on regarde d’un air perplexe notre petit climatiseur portable, on peut alors se demander s’il existe des moyens de réduire cet impact sur le réchauffement climatique et l’environnement.

La question est étudiée depuis plusieurs années par plusieurs experts et organismes environnementaux étudiant les questions d’énergie et de changement climatique, liés à l’activité humaine.

Quelques pistes sont évoquées, avec des solutions impliquant les citoyens comme vous et nous à un niveau individuel, mais également nos dirigeants et élus pour faire une différence du côté des réglementations, qui pourraient faire une différence.

Réduire son utilisation en modérant la climatisation

En tant qu’utilisateur, on peut faire une différence en partant l’air climatisé moins souvent. Même si cela parait difficile à envisager avec l’augmentation des températures, il arrive que l’on allume le climatiseur par habitude, même dans des journées où il fait moins chaud.

On peut aussi choisir de modérer la température, et de régler notre air climatisé à 2 ou 3 degrés de plus, donc un peu moins frais, pour éviter que le climatiseur portable ne tourne à plein régime tout le temps, et qu’il s’arrête plus tôt, économisant aussi de l’électricité.

Ces petits gestes et cette modération d’utilisation peuvent faire une vraie différence à l’échelle d’une ville et de plusieurs milliers d’habitants.

On peut ici se demander si les gouvernements et organismes publics devraient faire plus de campagnes de sensibilisation sur le sujet, pour faire prendre conscience du problème aux populations en suggérant un usage plus responsable de la climatisation.

Mieux isoler les habitations de la chaleur, végétaliser

climatiseur-mobile-1

C’est une réalité avec laquelle nous devons désormais vivre : il fait de plus en plus chaud, les vagues de chaleur et canicules deviennent monnaie courante.

Peut-on alors adapter nos maisons en les protégeant mieux de la chaleur ?

Pour moins utiliser les climatiseurs mobiles, réduire la chaleur dans nos habitations reste une des meilleures solutions, même si cela reste un défi dans certaines situations comme les grands immeubles.

C’est notamment du côté des fenêtres que l’on peut faire une différence en réduisant l’entrée de chaleur : double ou triple vitrage, stores, volets ou rideaux plus épais arrêtant les rayons du soleil, on peut envisager plusieurs manières d’empêcher le réchauffement à l’intérieur des pièces.

La bonne vieille technique d’ouvrir les fenêtres tôt le matin ou la nuit et de refermer quand le soleil se lève pour garder l’air frais marche toujours, et une meilleure isolation des habitations pourra améliorer l’efficacité de cette technique.

L’importance de la végétalisation : les ilots de chaleur dans les villes sont principalement dus à la faible végétation, car les plantes et les arbres peuvent absorber une partie de la chaleur du soleil. C’est pourquoi la végétalisation des maisons et espaces urbains peut contribuer à réduire la chaleur, en rajoutant des plantes dans nos maisons, sur nos balcons, mais aussi en végétalisant les toits lorsque ce genre de projet est possible. Ici aussi on peut penser à l’implication des gouvernements en appliquant des politiques de végétalisation dans les grands centres urbains.

Penser de nouvelles normes gouvernementales sur la consommation électrique

Du côté des autorités publiques, certaines mesures peuvent encourager l’utilisation modérée des climatiseurs et la consommation électrique, du côté des fabricants mais aussi des utilisateurs.

En changeant certaines normes de consommation, on peut obliger les fabricants de climatiseurs mobiles à vendre des modèles qui consomment moins d’électricité, sont moins énergivores, et rejettent moins de chaleur à l’extérieur.

Du côté des citoyens, on peut aussi penser, au même titre que les limitations sur l’utilisation de l’eau, à trouver des moyens de limiter l’utilisation des systèmes de climatisation dans la mesure du raisonnable, penser à des normes d’usages selon la température, empêchant d’abuser trop, et d’avoir trop de ventilation d’air chaud.

Enfin, on peut aussi penser à la mise en place de réglementation pour les industries et commerces, comme le fait de ne pas utiliser l’air climatisé la nuit, ou par des journées moins chaudes.

Réduire l’utilisation des hydrofluorocarbures dans l’industrie du refroidissement

On peut également penser, du côté législatif, à développer des normes plus strictes sur l’utilisation des hydrofluorocarbures et de certains fluides frigorigènes utilisés dans les appareils de climatisation, dont les systèmes de climatisations portables, qui peuvent aussi participer au réchauffement climatique.

Même si dans les climatiseurs portables il n’y a aucun gaz rejeté en théorie, cela peut arriver lors de dysfonctionnements éventuels, avec l’usure, ou encore lorsque le climatiseur est jeté.

Pour limiter ces risques, quand on considère le très grand nombre de climatiseurs utilisés sur la planète, le fait de réglementer l’utilisation de certaines substances dans la fabrication des climatiseurs peut potentiellement aider à prévenir l’impact environnemental.

 

Climatiseurs portables et environnement : une problématique à surveiller

Impact climatiseur portatif

C’est donc un réel problème avec un cercle vicieux : plus il fait chaud dehors, plus on veut refroidir l’air intérieur dans nos maisons avec des climatiseurs, portables ou non, et plus on réchauffe paradoxalement l’air extérieur lorsque l’air chaud est soufflé et évacué.

Le problème est plus important dans les grandes villes, où le phénomène d’îlots de chaleur est amplifié par les airs climatisés qui rejettent de l’air chaud, faisant l’effet de pompe à chaleur, contribuant au réchauffement climatique.

Et même avec de plus petits appareils comme les climatiseurs portables, on participe à ce phénomène, non pas à l’échelle individuelle, mais à l’échelle des villes où plusieurs milliers de climatiseurs vont tourner simultanément par forte chaleur.

Notre avantage au Québec sera du côté de l’électricité qui viendra d’énergies renouvelables grâce à l’hydroélectricité, ayant moins d’impact sur l’environnement, mais il faut garder en tête que les airs climatisés portables peuvent parfois consommer plus d’électricité que les systèmes centralisés.

Pour réduire cet impact environnemental, on peut penser à mieux isoler nos habitations de la chaleur, prioriser la végétalisation des toits, des maisons et des espaces urbains en général, essayer d’utiliser plus raisonnablement nos climatiseurs, mais aussi penser à changer les normes et législations du côté des autorités publiques, pour limiter la consommation électrique et l’utilisation de certains produits de refroidissement qui peuvent éventuellement avoir un impact sur l’environnement.

Une consommation plus modérée peut aussi aider à réduire le bruit. Si la question vous intéresse, jetez un œil à notre article pour savoir si les climatiseurs mobiles sont vraiment silencieux.

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