Sécuriser un vélo électrique : comment ne pas rentrer à pied ?

La démocratisation des vélos électriques dans les grandes villes n’a pas arrêté les voleurs de vélos, bien au contraire, puisque beaucoup de modèles peuvent se revendre bien plus cher que des vélos classiques.

Et dans une métropole comme Montréal où les pistes cyclables sont remplies, où le printemps voit fleurir des vélos accrochés aux rambardes comme des fleurs, les cibles sont multiples pour les âmes mal intentionnées, et le vol de vélo devient monnaie courante.

Déjà que se faire voler un vélo c’est rageant, se faire voler un vélo électrique tout neuf pour lequel on avait économisé plusieurs mois, c’est encore plus triste et frustrant.

Alors vous vous demandez : comment sécuriser un vélo électrique ?

Comment bien attacher son VAE ? Quelles précautions particulières prendre avec les e-bikes ?

Est-ce que certains antivols sont plus adaptés ? Est-ce qu’un cadenas U est plus recommandé qu’une chaîne antivol ou un câble antivol ?

Comment sécuriser les parties démontables comme la roue avant, la selle, les sacoches ou encore le porte-bagage ?

Voici quelques recommandations pour éviter de manière générale de se faire voler son vélo, mais surtout pour ne pas se faire voler un beau vélo électrique.

Le vol de vélo électrique : une réalité à appréhender

Toutes les grandes villes comme Montréal sont la cible des voleurs, et malheureusement, ce phénomène se retrouve aussi à Québec, Trois-Rivières, Sherbrooke ou Gatineau, et dans d’autres centres urbains.

Selon une étude de la ville de Montréal en 2010, le nombre de vélos volés à Montréal pourrait s’estimer entre 15 000 et 30 000 par an.

Il est donc nécessaire d’augmenter la vigilance et le niveau de sécurité lorsqu’on possède un vélo électrique, car les risques sont plus élevés.

En effet, un VAE, vélo à assistance électrique, peut se revendre deux à trois fois plus cher sur le marché noir qu’un vélo régulier, ce qui en fait un objet encore plus convoité par les voleurs de deux-roues.

Selon le journal français La Dépêche, en 2019 déjà, 1 vélo volé sur 10 était un vélo électrique, et nul doute que cette proportion doit aujourd’hui être plus élevée avec la démocratisation de ce type de vélos, et l’expansion du marché ces dernières années.

Cependant, il existe plusieurs moyens de prévenir ce genre d’incidents. Voici plusieurs conseils utiles lorsqu’on possède un vélo électrique, car ce n’est pas seulement une question d’acheter les meilleurs antivols, mais de savoir comment bien les attacher, sécuriser les parties démontables, choisir ses emplacements, mais aussi envisager le marquage et l’enregistrement du vélo, les traceurs ou encore l’assurance.

Comment bien sécuriser un VAE : 8 conseils utiles

Parce que protéger un vélo électrique, ça va plus loin qu’acheter un bon antivol, même si c’est effectivement un bon départ.

Voici quelques conseils pour prévenir, et parfois même guérir en cas de vol de votre vélo, même si c’est toujours mieux de prévenir et éviter ce genre d’incident, surtout si vous êtes l’heureux propriétaire d’un beau HeyBike CityScape ou d’un Shengmilo MX-02S.

Bien choisir son emplacement

Un simple détail qui peut faire une énorme différence. Si vous attachez votre vélo à un endroit où passe beaucoup de monde, bien visible, ce sera un moyen de dissuader les éventuels voleurs, en opposition à une petite rue, une route peu fréquentée, ou l’arrière d’un bâtiment avec peu d’éclairage.

Si vous n’êtes pas dans un gros centre urbain, et endroit à découvert, avec des habitations, des résidences ou une route passante, bref, un endroit où tout le monde peut voir, ce qui dissuadera un voleur, qui ne pourra pas opérer en toute discrétion.

Si vous êtes en ville et que vous pensez que le quartier n’est pas très sécuritaire, il peut valoir la peine d’attacher son vélo à quelques minutes de marche de votre destination, pour préférer une grosse artère passante, devant un restaurant ou un commerce, par exemple, plutôt qu’une petite rue.

Avoir un point d’attache fixe et solide

C’est un point qui peut paraître évident et logique, mais parfois, dans le stress du quotidien, un moment de distraction, la tête dans les pensées, les yeux vers une belle personne qui passait par là, on peut faire l’erreur d’attacher son vélo électrique à un point « vulnérable », qui sera facilement coupé ou brisé par un voleur, qui n’aura même pas à enlever l’antivol pour prendre votre vélo.

Que ce soit une vieille rambarde rouillée où les barreaux sont facilement démontables, un petit poteau qui peut être soulevé, une structure en plastique ou en bois qui peut facilement être détruite

Vous aurez beau avoir le meilleur cadenas antivol du monde, s’il est attaché à un point fragile ou vulnérable, il ne servira pas à grand-chose.

Il faut donc toujours chercher un point fixe d’attache, solide et inviolable, de préférence une barre d’acier ou de métal assez épaisse, comme les points d’attaches prévus à cet effet en ville.

Attacher l’antivol au bon endroit

Encore une fois, rien ne sert d’avoir un antivol d’excellente qualité si on l’attache mal et que le voleur arrive à s’en sortir en étant un peu malin.

C’est l’exemple classique de la roue avant : si le cadenas ou la chaîne font juste tenir le vélo par la roue avant, un voleur peut plus ou moins facilement démonter la roue avant et partir avec le reste du vélo.

C’est souvent ce qui est arrivé lorsque vous apercevez une roue de vélo attachée seule quelque part…

C’est pourquoi il faut toujours attacher l’antivol au cadre du vélo, et à la roue arrière si possible, ou bien la roue arrière seulement si l’on n’a pas d’autre choix, car la roue arrière est plus difficile à démonter, surtout sur un VAE, dépendamment du type de moteur.

Avoir un bon antivol principal

Point clef, et c’est le cas de le dire, un bon cadenas. Un antivol qui soit de qualité décente, c’est-à-dire qu’on ne puisse pas le sectionner avec une grosse pince, ou un coup de burin bien placé avec un marteau (il est d’ailleurs déconseillé de placer une chaîne ou un antivol au niveau du sol, car cela peut donner un bon appui à un voleur pour la couper avec un marteau ou burin).

On peut nommer dans les meilleures marques d’antivol vélo Kryptonite, Abus ou encore Hiplok, dont certaines offrent aujourd’hui des cadenas et antivols spécialement étudiés pour les cadres de vélos électriques.

Maintenant, quel est le meilleur type d’antivol pour un vélo électrique ? Certains modèles ont fait leurs preuves, le fameux U reste à ce jour un classique très efficace.

• Antivol U: ce cadenas en forme de U est plus difficile à sectionner, surtout lorsqu’on achète un modèle de qualité en acier trempé assez épais avec une serrure à manille. Il reste un des antivols les plus populaires car il est simple et efficace, garantissant la plus haute protection contre le vol.
• Chaîne antivol: classique de l’antivol vélo, la chaîne est facile à utiliser et peut être passée à travers les roues, le cadre ou les différentes parties du vélo, souvent plus aisément qu’un U. Cependant, il existe différentes qualités et épaisseurs, et certaines chaînes peuvent être sectionnées avec une grosse pince.
• Câble antivol : un peu moins solide que les grosses chaînes ou les U, un câble peut cependant représenter une option utile, parfois en antivol supplémentaire pour attacher une autre partie du vélo, mais il est moins recommandé en antivol principal, notamment pour un VAE.
• Antivol de cadre : Aussi appelé fer à cheval, c’est un antivol qui se fixe directement au cadre du vélo et bloque la roue arrière, rendant impossible l’utilisation du vélo, faisant même risquer au voleur d’abîmer le cadre en cas de tentative, donc très dissuasif. Il faut cependant vérifier le format car les cadres de vélos électriques sont généralement plus larges et avec des formats différents.

Considérer des antivols complémentaires

Un vélo électrique, c’est souvent un certain investissement, et une selle, une roue ou une sacoche peuvent vite coûter cher.

En raison des prix que peuvent se revendre certaines pièces de VAE, certains voleurs ciblent aujourd’hui des pièces détachées lorsque l’opportunité se présente, par exemple certains types de pneus ou de selles.

C’est pourquoi certains utilisateurs choisissent de sécuriser les autres parties du vélo électrique avec des antivols supplémentaires, comme un câble attachant la selle au cadre, une chaîne pour la roue avant ou pour les sacoches.

En plus de protéger les parties démontables du vélo, le fait d’avoir un ou deux antivols supplémentaires peut aussi augmenter l’effet de dissuasion, pour décourager un voleur réalisant qu’il y a un peu trop d’ouvrage à faire pour détacher votre beau vélo électrique…

Condamner les boulons et serrages rapides

Pour contrer la montée des vols et notamment de ces pièces détachées, ou encore le classique coup de la roue avant démontée, de nouveaux types d’antivols ont été développés.

À défaut de condamner les voleurs une fois que le mal est fait, on condamne les vis, boulons et écrous du vélo pour qu’il ne soit pas possible de les dévisser à la main ou avec un outil classique, ainsi que les serrages ou attaches rapides, comme on trouve pour ajuster la selle ou enlever les roues rapidement.

Des enseignes comme Décathlon proposent des kits pour remplacer les attaches rapides de la selle et des roues par des écrous antivols qu’on ne peut démonter qu’avec une clé spéciale.

D’autres marques comme Hexlox offrent des inserts aimantés à fixer sur les écrous en acier d’origine, les empêchant de pouvoir être démontés avec une clé ou un tournevis régulier, ce qui peut encore mieux protéger les vélos électriques avec plus de pièces vissées à voler, comme les pédaliers et moteurs.

Des marques plus audacieuses commet Kryptonite ont aussi développé des écrous à gravité, qui ne peuvent se dévisser seulement quand le vélo est couché à l’horizontale, ce qui est normalement impossible pour un voleur lorsqu’un vélo est bien attaché.

Enregistrer le vélo : le marquage

Autre solution développée dans la dernière décennie avec la triste augmentation des âmes non charitables aux mauvaises intentions menaçant nos vélos : le marquage, aussi appelé burinage, puisque c’est une sorte de gravure.

C’est un numéro de série unique qui permet d’identifier le vélo en gravant quelques chiffres à l’intérieur du cadre, du pédalier ou du moteur pour les vélos électriques.

Si la plupart des vélos neufs viennent automatiquement avec ce marquage depuis 2021, où l’enregistrement peut être obligatoire selon le modèle, il est possible de faire marquer un vélo d’occasion et de lui attribuer un numéro.

Un peu comme avec les véhicules, les vélos électriques peuvent ainsi avoir un historique suivi, par exemple pour changer de propriétaire, ou encore déclarer un vol.

Ce marquage permet de reconnaître un vélo enregistré, et de le rendre à son propriétaire dans un cas de vol, mais aussi de dissuader un voleur lorsqu’il aperçoit l’étiquette ou le signe du marquage, car un vélo marqué est bien plus difficile à revendre.

Vous pouvez en apprendre plus sur le site de Bicycode, ou encore sur le site de Sherlock, entreprise connue des automobilistes – le petit logo crabe ! – pour identifier les voitures, proposant maintenant l’identification des vélos, notamment recommandée par la SPVM, le Service de Police de la Ville de Montréal.

Le traçage ? Comme dans les films de science-fiction, on peut désormais placer un mouchard, comme dirait James Bond ou Morpheus, sur son vélo : un appareil électronique miniature qui peut se fixer sur un vélo, parfois camouflé, et permet de localiser sa position GPS en temps réel sur son téléphone intelligent. Cependant, il y a toujours le risque que le voleur finisse par le repérer, et si votre vélo est déjà dans un camion ou un bateau loin du Québec le jour suivant, l’utilité reste modérée…

Assurer son vélo électrique

Entre un vélo d’occasion à 200 CAD et un VAE neuf à plus de 2 000 CAD, être victime d’un vol n’est certainement pas la même chose, en vue des conséquences financières.

C’est pourquoi il est recommandé d’assurer son vélo électrique, selon sa valeur. On peut par exemple le rajouter dans son assurance habitation en déclarant sa valeur, et même avec une franchise de quelques centaines de dollars, cela pourra faire la différence sur un vélo qui coûte quelques milliers de dollars…

Selon les compagnies d’assurances, il faudra cependant faire attention aux conditions pour que le vélo soit couvert par la garantie, comme un certain type de cadenas ou d’antivol, avec une certification indiquée, ou encore le type d’endroits où le vélo est assuré.

Bien sécuriser son vélo électrique : essentiel en ville, plusieurs solutions

Nous l’avons vu, et malheureusement constaté ces dernières années, le vélo électrique est sujet aux cambriolages, plus que les vieux vélos réguliers, et la protection contre le vol est une nécessité dans la plupart des environnements urbains, encore plus dans certains quartiers.

Si le choix du dispositif antivol est important, restons conscient de l’endroit où on attache un vélo, de la manière dont on l’attache, et aussi considérer les options pour protéger les pièces détachables, comme l’obturation des vis et systèmes d’attache rapide.

Enfin, le marquage et burinage d’un numéro de suivi et l’assurance sont des possibilités à considérer pour être prêt à l’éventualité d’un vol, pour pouvoir éventuellement le retrouver ou se faire rembourser une partie de la valeur, surtout lorsqu’on parle de modèles de VAE qui coutent quelques milliers de dollars.

Sans sombrer dans la paranoïa, la réalité du vol existe. Il faut aussi la garder en tête lorsqu’on magasine un nouveau vélo électrique, et se préparer à évoluer dans un environnement urbain.

Vous voulez maintenant savoir comment faire pour bien choisir un VAE ? Jetez un à nos 8 conseils pour trouver votre vélo électrique , celui qui vous correspond le mieux !